« Entre l’Europe et l’Amérique du Sud des liens existent, depuis plusieurs siècles, au-delà des seuls rapports commerciaux, financiers ou techniques. La Suisse, le Luxembourg, la France et la Belgique ont instauré, entretenu et développé, avec les pays du continent sud-américain, des échanges d’hommes et d’idées. Ces relations migratoires ont, au cours des « années de plomb » connu leur point d’acmé avec l’accueil de Brésiliens, de Colombiens, d’Argentins et de Chiliens tentant d’échapper aux exactions qui les frappaient dans leurs pays et venus se réfugier en Europe francophone à la fin du XXe siècle. La réception et le séjour de ces hommes et de ces femmes sur le Vieux Continent, en relatant les conditions de leur arrivée, de leur accueil et de leurs trajectoires au sein des sociétés européennes apportent au lecteur un éclairage particulier à la fois historique, sociologique et politique sur la question de l’exil et de l’asile. » (Notes de l’éditeur)
Histoires d’une nation
« Les « histoires d’une nation » ce sont celles de toutes ces générations venues faire leur vie dans un nouveau pays, la France. Elles nous racontent 150 ans de l’histoire de France, 150 ans qui ont conduit à ce qu’aujourd’hui un quart de la population française trouve ses racines à l’extérieur du territoire. »
Faut-il se ressembler pour s’assembler ?
« Qui se ressemble s’assemble », dit-on. Cette fausse évidence justifie les replis et les rejets. Devons-nous être les mêmes pour vivre côte à côte ? La réponse est non. Ce n’est ni nécessaire, ni souhaitable. Mais l’affirmer ne suffit pas. Écrit dans un langage clair, illustré de nombreux exemples, ce livre engagé croise anthropologie et politique. Il commence avec le monde enchanté des ressemblances familiales, où la nature est invoquée pour garantir la lignée, et se poursuit avec le mythe de la « famille nationale ». Deux types de société sont fondés sur la ressemblance. Le premier est radicalement excluant : il impose le rejet des minorités ou, dans un processus totalitaire, leur destruction. Le second est autoritairement incluant : il prône l’assimilation des groupes minoritaires. Les deux perspectives sont dissemblables mais aucune n’accepte les minorités telles qu’elles sont. Nicole Lapierre défend un comparatisme apte à constater l’évidence des différences sans les hiérarchiser. Elle inverse la proposition : qui s’assemble se ressemble (un peu), sans pour autant perdre sa singularité ». Notes de l’éditeur
« La filiation à l’épreuve de la migration : une transmission controversée ? »
« Chez les familles qui ont traversé un parcours migratoire, plusieurs obstacles entravent la possibilité d’une transmission fluide de l’héritage familial. Tout particulièrement à l’adolescence, les enfants d’ici questionnent leurs liens de filiation avec leurs parents venus d’ailleurs, car ils se confrontent à la nécessité de construire une identité multiple, à la hauteur des univers différents qu’ils côtoient, tout en étant les héritiers d’une lignée coupée par l’exil et les premiers d’une nouvelle lignée dans leur pays de naissance. Par leurs malaises, ces enfants contraignent la famille à une redéfinition de son rapport à la culture d’origine. Cet article propose d’aborder, à travers une illustration clinique de prise en charge systémico-interculturelle, certains enjeux thérapeutiques à l’œuvre avec les familles migrantes, notamment la nécessité méthodologique de créer un espace intermédiaire où de multiples représentations de la réalité, des logiques de pensée se doivent de coexister. » Notes de l’éditeur
« L’immigration et les étrangers dans les débats électoraux des années trente : le cas d’un département frontalier, les Ardennes »
« Dans le département frontalier et industriel des Ardennes, des étrangers sont venus en nombre important dans l’entre-deux-guerres. Dès les premiers signes de crise économique, dans les années vingt, on se met à tenir le discours de la priorité à la main-d’œuvre nationale. Quand la grande crise surgit, ce thème s’insinue dans les débats électoraux et joue lors des élections législatives de 1932 et 1936 un rôle indéniable. Toutes les sensibilités politiques à des degrés divers se l’approprient ; si en 1932, au moment où se prépare une loi de limitation de l’embauche des étrangers, les candidats radicaux paraissent les plus engagés, en 1936, la droite est la plus acharnée. De toute évidence, c’est dans la partie la plus enclavée du département, « la Vallée », que ce thème est le plus porteur, tant l’opinion rejette l’ouvrier frontalier et se souvient des affres de l’occupation ». (Notes de l’éditeur)
Polonais en France
Polonais en France (2001) fait suite à Ożarów, les racines polonaises. Cet ouvrage fait écho notamment à la mémoire et l’histoire de Revin dans les Ardennes.
« Polonais en France reprend la suite des aventures de Michel Szelong, ses tribulations de 1930 à 1946. Arrivé seul à Revin, dans les Ardennes, Michel trouve un travail dur mais valorisant, fait venir sa femme qui donne naissance à deux garçons. Il est volontaire dans les unités polonaises en France. Après les combats dans le Doubs, l’internement en Suisse, et après son évasion dans les Deux-Sèvres à la recherche de sa famille évacuée, la fin de la guerre le ramène, exsangue, à Revin. Décision est prise de rester en France et d’y intégrer la famille. » (note de l’éditeur)
Immigrés et prolétaires. Longwy, 1880-1980
Au cœur de la Lorraine d’acier, à présent ravagée par la crise, Longwy est devenu le symbole du désarroi ouvrier et de l’impuissance politique face à des mutations qui bouleversent la France des « grandes usines ».
La Population de la Moselle au XIXème siècle
Issu de sa thèse, ce livre explore les dynamiques démographiques qu’a connu la Moselle, territoire d’immigration et d’émigration, au cours du XIXème siècle.
Entre Orne et Moselle, les étrangers à Marange-Silvange au XXème siècle, 2001
Article publié dans : Les Cahiers Lorrains, N°3
Ces Alsaciens venus d’ailleurs : Cent cinquante ans d’immigration en Alsace, 2009
L’industrialisation – notamment dans le textile qui débute dès le milieu du XVIIIe siècle – attire une immigration de travail. Terre de refuge politique tout au long des XIXe et XXe siècles, elle attire une intelligentsia européenne et sa situation au coeur de l’Europe, conforte aujourd’hui ces caractères.