« Le Tirailleur » de Piero Macola et Alain Bujak

Au seuil de sa vie, un ancien tirailleur marocain témoigne de son engagement militaire qui l’a amené sur le front de la seconde guerre mondiale et en Indochine. Un portrait émouvant, parfait pour comprendre la « figure » du tirailleur étranger.
L’histoire : A 86 ans passés, Abdesslem habite seul dans une résidence sociale Adoma de Dreux. Rester en France 9 mois par an est la condition sine qua non pour que ce vieux marocain touche sa maigre pension d’ancien tirailleur engagé sous les drapeaux français. Il relate ses souvenirs à un photographe qui s’intéresse à son cas. Et notamment comment, vers l’âge de 17 ans, lui qui n’était qu’un petit berger s’est retrouvé engagé de force par des militaires français. C’était en 1939, ils l’ont jeté dans leur camion, alors qu’il était de passage au village pour acheter un bidon de pétrole. Au quartier militaire de Taza, on l’a ausculté, on l’a habillé, on lui a appris la discipline et les postures… Impressionné par toute cette organisation moderne, il s’était engagé pour 4 ans. Il se sentait fier et rêvait de devenir un guerrier. Or à l’époque, le sultan Sidi Mohammed Ben Youssouf appelait les siens à soutenir la France dans sa lutte contre l’envahisseur allemand. Abdesslem et ses camarades sont mobilisés et découvrent la France. Les premiers combats ont lieu du côté de Lunéville. Le marocain découvre alors que l’ennemi est sans doute beaucoup plus puissant qu’eux…