« Le 12 août 1889, Madeleine L, garde-barrière à Cressier, écrit à l’ambassadeur suisse à Paris une lettre le suppliant de lui renvoyer sa fille, Marguerite, arrivée dans la capitale française quelques jours plus tôt. Comme elle, des milliers de Suissesses sont parties pour la ville Lumière. En effet, entre 1880 et 1914, les Suissesses représentent l’une des principales populations féminines étrangères de la capitale. A rebours des clichés qui font de la Confédération helvétique un pays de cocagne, se dégage de cette étude une émigration oubliée aussi bien dans le pays de départ que dans le pays d’arrivée. » (Notes de l’éditeur)
Revue Migrations Société n°151 : « Ecrans et migration maghrébine en France depuis les années 1960 »
La Franche-Comté a bénéficié depuis la seconde moitié du XIXe siècle d’apports migratoires successifs forts diversifiés. Frontalière de la Suisse, elle a, par exemple, accueilli en provenance de cette dernière des horlogers, des mécaniciens, des travailleurs agricoles et de très nombreux artisans ou commerçants. En 1871, l’annexion de l’Alsace-Lorraine a également été synonyme, en particulier pour le nord de la région, d’un important afflux de population.
Revue Etudes et Sources n°28 : « Les Suisses en Haute-Marne : 1980-1939 »
L’immigration suisse en France a suscité jusqu’à présent peu de travaux d’importance. Pourtant elle fut loin d’être négligeable. En 1851, les Suisses représentent près de 6% des étrangers installés sur le territoire français et,malgré la loi de 1889 accordant automatiquement la nationalité à tout enfant né en France de parents étrangers, la communauté helvétique représente en 1891 7,5% de la population étrangère totale…
Documentaire : « Fils de Suisses, une immigration oubliée »
Entre 1850 et 1950, nombreux sont les Helvètes qui, poussés par une situation économique difficile, ont quitté leur Suisse natale. Certains sont allés en Amérique, en Australie, en Algérie. Mais aussi, et c’est moins connu, en France où ils étaient 200.000 avant la Seconde Guerre Mondiale.