« Chez les familles qui ont traversé un parcours migratoire, plusieurs obstacles entravent la possibilité d’une transmission fluide de l’héritage familial. Tout particulièrement à l’adolescence, les enfants d’ici questionnent leurs liens de filiation avec leurs parents venus d’ailleurs, car ils se confrontent à la nécessité de construire une identité multiple, à la hauteur des univers différents qu’ils côtoient, tout en étant les héritiers d’une lignée coupée par l’exil et les premiers d’une nouvelle lignée dans leur pays de naissance. Par leurs malaises, ces enfants contraignent la famille à une redéfinition de son rapport à la culture d’origine. Cet article propose d’aborder, à travers une illustration clinique de prise en charge systémico-interculturelle, certains enjeux thérapeutiques à l’œuvre avec les familles migrantes, notamment la nécessité méthodologique de créer un espace intermédiaire où de multiples représentations de la réalité, des logiques de pensée se doivent de coexister. » Notes de l’éditeur