Thèse : « Des temps de paix aux temps de guerre… »

Des temps de paix aux temps de guerre : les parcours des travailleurs étrangers de l’Est et du Sud-Est de la France (1871-1918)

Cette thèse propose d’abord une relecture des migrations des travailleurs étrangers séjournant dans l’Est et le Sud-Est de la France entre 1871 et 1914. Il ne s’agit pas de comparer les espaces précités, mais de démontrer, qu’au-delà de la distance séparant espaces d’origine et d’accueil ou des déterminants de nature trop strictement économique, les parcours des individus concernés relèvent de logiques plus complexes. Ces dernières font, en effet, toute leur place aux réseaux, aux liens interpersonnels forgés sur la longue durée, et aux dynamiques de formation et de qualification. Ces trajectoires d’étrangers occupés dans l’agriculture, l’industrie ou l’artisanat et le petit commerce permettent également de prendre en compte les sociétés d’origine à leur juste valeur.

En s’appuyant sur ces premiers résultats, a ensuite été mis en exergue le fait que la Grande Guerre est loin de constituer, du point de vue migratoire, une rupture totale avec la période antérieure. Des départs d’étrangers résidant en France se produisent certes dès le déclenchement des hostilités, mais d’autres allogènes obtiennent un permis de séjour ou sont rapidement placés dans des camps d’internement. Par ailleurs, la nécessité d’amplifier l’effort de guerre engendre des retours et de nouvelles arrivées, qui découlent en partie de la réactivation de flux et de mécanismes d’interconnaissance. Le contrôle à distance de ces travailleurs venus d’ailleurs se renforce néanmoins, avec comme laboratoire privilégié la zone des Armées, et on constate parallèlement une certaine inflexion de leurs rapports avec l’opinion française, y compris lorsque ces étrangers n’appartiennent pas aux puissances ennemies.

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