« Dans le département frontalier et industriel des Ardennes, des étrangers sont venus en nombre important dans l’entre-deux-guerres. Dès les premiers signes de crise économique, dans les années vingt, on se met à tenir le discours de la priorité à la main-d’œuvre nationale. Quand la grande crise surgit, ce thème s’insinue dans les débats électoraux et joue lors des élections législatives de 1932 et 1936 un rôle indéniable. Toutes les sensibilités politiques à des degrés divers se l’approprient ; si en 1932, au moment où se prépare une loi de limitation de l’embauche des étrangers, les candidats radicaux paraissent les plus engagés, en 1936, la droite est la plus acharnée. De toute évidence, c’est dans la partie la plus enclavée du département, « la Vallée », que ce thème est le plus porteur, tant l’opinion rejette l’ouvrier frontalier et se souvient des affres de l’occupation ». (Notes de l’éditeur)